ULTRA TRAIL DU PAS DU DIABLE - 120km-6500D+ - 4Points UTMB

Samedi 25 avril, 2h20.... c'est pas une heure pour se lever ! Mais bon, nous y sommes avec Luc à Saint Jean du Bruel pour effectuer notre première course de grand. Apparemment, de très Grands.... y a des p'tits joueurs au PAC ;-)

Le dernier pointage a lieu a 3h15.... et ensuite, l'attente du départ à 4h...  un retardataire arrive au pointage 15 minutes avant la course, problème de réveil.

4h... nous entamons notre course vers l'inconnu, comment allons tenir.... le départ est prudent sur un rythme petit footing et marche rapide type nordique, le temps est au beau, la nature se réveille... nous décidons avec Luc de rester ensemble jusqu'à Dourbie, base de vie, 60eme kilomètre.

Le soleil se lève doucement, nous sommes bien, les paysages sont magnifiques, décidément les arrivées sur Trêves sont impressionnantes... un village au milieu des gorges du Trevezel, un très beau pont romain... et oui c'est le plaisir de découvrir et de faire du tourisme.... c'est le PAC, Plaisir Amitiés Culture...

Un ravitaillement court et nous repartons vers Camprieux... Des surprises nous attendent. Nous remontons sur le causse, longeons la barre rocheuse... Première surprise, une grotte à traverser avec frontale obligatoire. La grotte de St Firmin. Ce Trail se transforme en mission de spéléologie. Cela fait partie des moments plaisirs, on change de rythme, et que c'est beau... vivement la seconde....

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Le chemin devient forestier puis monotrace... le balisage est pour le moment parfait. Pour le moment, nous sommes toujours bien. Les jambes sont fraîches, la tête est motivée. Bientôt le ravitaillement du 40eme mais avant cela, nous continuons notre route, l'abîme de Bramabiau nous offre des portes. Que c'est beau! La rivière a sculpter le causse pour y creuser une galerie impressionnante... faut pas en perdre une miette, activons le mode marche...

A la sortie du gouffre, j'attends Luc... il commence à ne pas se sentir bien. On convient de s'attendre au ravito... Camprieux, 40eme! Luc n'est pas au mieux, il n'arrive pas à se nourrir, ça va devenir difficile pour lui. On décide de rester grouper jusqu'à la base de vie dans 20km.... On prendra les décisions après.

Ces 20km se passent. Dourbie pointe son nez. Et Luc file au lit... c'est pas bon ça. 45 minutes de repos, mais cela ne suffit pas encore pour Luc. Je reprends le chemin seul laissant Luc à Dourbie et espérant qu'il puisse suivre. Seul pendant 20km... j'arrive à rattraper 2 autres coureurs, ce seront mes compagnons de course jusqu'à la fin... je ne le sais pas encore... l'un d'eu est suivi par un ami baroudeur à vtt qui fait le portage... cette personne aura pour moi toute son importance par la suite.

La barre des 80-90km sera pour moi un calvaire... le physique est toujours là, un peu mal aux jambes mais rien d'extraordinaire vu la distance parcourue, mais le moral lâche... je me dégoûte, il est entre 22h et 01h du mat'.... Des idées négatives me traversent la tête, envie d'arrêter, le dégoût de la course se rajoute aussi, ce pic pour arriver à Aumessas est terrible, des montées au milieu des genets... à quoi ça sert, des descentes à pic à s'accrocher aux arbres, descentes sur les fesses... à quoi ça sert... Le brouillard, la pluie, nous cherchons les balises tellement le brouillard est épais... La galère...

Aumessas, je veux tout stopper! C'est là qu'intervient le baroudeur à vélo. Qu'est ce que tu as? mal au bide? me dit il. "Non, physiquement je vais bien, c'est la tête qui ne veut plus"... "Sois positif, pense à des choses joyeuses, il ne reste que 30km, une dernière montée de 1000m et après que de la descente, c'est énorme ce que vous faites. Le parcours est exigeant, c'est normal, même les deux premiers ont mis plus de 2h30 de plus que ce qui était prévu (ils sont arrivés vers 20h30 contre 18h sur les prévisions de course)... Allez hop, tu te restaures, tu te reposes, je te masse un peu les jambes et tu repars...." et je l'ai écouté. La montée a été longue, un sommeil de VendéeGlobe de 20 minutes au milieu du St Guiral après la montée. Et comme par magie, le moral revient, il reste 15 bornes, l'abandon est maintenant impossible, nous serons tous les trois à l'arrivée.

A 5km, les jambes reviennent, nous nous mettons en vitesse de footing, puis à 1 km, un rythme de course, je franchi la ligne en courant 12km/h... le corps humain est une machine impressionnante... 29h57, 120km, 6500D+, mon premier Ultra... la fierté d'être arrivé au bout...

Tout l'esprit Trail était dans cette course, des rencontres, du dépassement de soi, de la difficulté, la découverte des autres, de soi, d'une région. Une très belle course, il faudra bien d'autres représentants du PAC pour 2016! Je l'ai promis au speaker...